La librairie des éditions PUF, qui ouvre ce samedi 12 mars, est dotée d'un robot qui imprime les ouvrages à la demande et en quelques minutes. Une première en Europe.
C'est peut-être la librairie de demain:
on choisit un livre sur un écran qui vous en propose des milliers, on appuie
sur une touche et on obtient en cinq minutes le livre fraîchement imprimé.
Les PUF et un autre éditeur, La Martinière,
ont présenté à des centaines de curieux deux modèles différents de la «Espresso
Book Machine» au Salon du Livre de
Paris. Le résultat est étonnant: l'exemplaire
fraîchement imprimé est quasiment identique à un livre issu d'une imprimerie
traditionnelle.
Aux Etats-Unis, l'Espresso Book Machine
est déjà en action dans quelques universités et dans certaines librairies,
comme la McNally Jackson dans le sud de Manhattan à New York. La machine présentée par les PUF a été
créée par l'entreprise américaine Xérox il y a dix ans et elle est exploitée en
France par le programme Irénéo. Le modèle de La Martinière, plus petit,
a été lui mis au point par le japonais Ricoh et il est exploité par la société
française Orséry.
La revanche du papier
La revanche du papier
La machine promet de réduire
considérablement les coûts liés au transport et au stockage des ouvrages, mais
son coût d'acquisition (80.000 euros) semble dissuasif pour les libraires.
«Nous leur proposons de les louer pour
250 euros par mois», fait valoir le président d'Orséry, Christian Vié. «Ils
encaisseraient en retour 33% du prix de vente du livre», une marge légèrement
supérieure à celle des livres imprimés traditionnellement, ajoute-t-il.
Autre obstacle: la taille de la machine.
«Nous devons expliquer aux libraires qu'ils auront deux tables d'exposition en
moins mais un catalogue bien plus fourni en plus», dit Christian Vié. Pour ceux qui trouveront de toute façon
ces machines trop chères ou trop encombrantes, les PUF pensent que la solution
pourrait passer par la mise en place d'un réseau permettant aux libraires
d'être livrés en quelques heures sans avoir l'Espresso Book Machine dans leurs
locaux.
«Nous avons des milliers de titres dont
la demande est trop basse pour qu'ils soient rentables avec le modèle
d'impression traditionnel», note Frédéric Mériot. En outre, «aujourd'hui, un
client qui ne trouve pas un livre en librairie se tourne vers Amazon», relève
Christian Vié. «Cette machine permettra aux libraires de retenir ces
clients-là».
Mais au-delà de l'intérêt des lecteurs
et des libraires, le succès de cette machine dépendra de l'accueil que lui
réserveront les maisons d'édition. «Le plus important, c'est le catalogue»,
dit Christian Vié. «Plus on aura de maisons d'édition, plus les librairies
seront intéressées», estime le président d'Orséry.
D'après Jean-Christophe Catalon, AFP, 11/03/2016