Qu'est-ce qui
légitime le pouvoir de l'éditeur? D'où son jugement tire-t-il la valeur que le grand public lui attribue sans sourciller? Auto-édité, vous serez méprisé. Publié chez Gallimard, vous serez honoré. Pourtant Gallimard, aujourd'hui, ce n'est qu'Antoine, le fils de. Qui
publie ce corniaud d'Alexandre Jardin. Qui n'hésite pas à défigurer la Collection Blanche avec "Comme
un roman" de Pennac, lequel n'a rien d'un roman et accumule les banalités
sur la pédagogie de la lecture pour séduire le corps professoral.
Faut-il rappeler que Le Seuil, derrière ses grands airs et aujourd'hui propriété d'un affairiste, s'est fait avec "Le petit monde de Don Camillo", roman sans aucun intérêt littéraire?
Tu envoies ton manuscrit à
Gallimard, il te dit OK : tu sautes de joie, tu as du mal à t'endormir
le soir. Idem si c'est Le Seuil. Ou Grasset. Denoël. Actes Sud. Tu n'en
reviens pas : ils ont dit oui ! Qui c'est "ils" ? D'où viennent-ils ?
Vulgairement : d'où pètent-ils, pour juger ce que j'ai mis l'année à
écrire ? Quand ils disent oui, on ne se pose pas la question. On dit :
merci, merci. On est acheté, en quelque sorte. On se la boucle. On
risque, un jour ou l'autre, en cas de succès commercial, de se
prendre pour quelqu'un.
S'ils disent non, on leur casse du
sucre sur le dos, mais on n'est pas pris au sérieux, notre propos passe
pour du ressentiment (il est possible que des lecteurs de ce blog me
classent dans cette catégorie). C'est
comme la psychanalyse. Quiconque conteste la psychanalyse est un cas
psychanalytique. Conclusion: la question de la légitimité de l'éditeur
ne se pose jamais. La notoriété suffit à crédibiliser le label. C'est
comme les produits marqués "VU À LA TÉLÉ". La publicité se sert de la
publicité comme critère de qualité! Les commerçants ne reculent devant
rien. Ils prennent les gens pour des cons. Le pire, c'est que ça
marche.