On peut lire son interview dans un article de "Challenges". Le journaliste lui a donné un titre ridicule ("Comment les écrivains peuvent faire fortune grâce aux liseuses"), mais le témoignage d'Alice est précieux. En voici des extraits.
"Publier en numérique m'a donné le sentiment de maîtriser mon destin d'auteur. Complètement. Pour la première fois, j'ai pu décider moi-même de la couverture de mon livre, de la description (ce qui correspond à la quatrième de couverture), du choix du prix, des journées de promo, etc. J'ai choisi mon titre, et même mon nom d'auteur, puisque j'ai pris un pseudo. Ce sentiment de liberté est complètement grisant. Euphorique. Je me suis sentie débarrassée de toute relation de sujétion avec mes éditeurs. Du coup, j'ai monté une petite structure associative d'édition, et j'édite plusieurs livres, pas seulement les miens."
"Je l'ai mis sur la plate-forme Amazone le 9 janvier 2013 et le premier mois j'en ai vendu royalement cinq exemplaires. Et c'était pour la plupart à des amis. Mais dès le mois de février, il n'était plus question d'amis, puisqu’il était passé à 250 ventes. Ce qui sous-entend, en langage Kindle Amazon, qu'il était entré dans le sacro-saint top100. Mais surtout, non seulement il avait remonté les places sans s'arrêter, mais vers la fin de mois de février "Un palace en enfer" était à la première place! Il était donc en quelques semaines devenu un best-seller Kindle France!"
"Ce qui est formidable pour moi, c'est que bien que le prix peut sembler très bas, 2,99€ (avec de temps en temps des promos à 0,99) en réalité le pourcentage que me reverse Amazon qui est de 70 %, est 4 fois supérieur environ à ce que je touchais avec les maisons d'édition papier. Mais comme j'en vends beaucoup plus, on peut dire que dans ma vie d'auteur, c'est la première année où je peux vivre de ma plume."
"Mon premier conseil va aux auteurs déjà édités en papier: ne cédez jamais vos droits numériques à votre éditeur, ou alors pour un temps limité. [...] Mon deuxième conseil va aux auto-édités: foncez! Nous sommes à un tournant majeur de l'histoire de l'édition. En France, les règles sont figées depuis longtemps, et pour la première fois, elles bougent, elles vacillent, il faut saisir cette opportunité. Les enjeux sont assez importants pour que les personnes qui avaient jusqu'à présent les rênes, s'organisent pour les garder. Elles vont réussir à le faire, car elles ont des atouts que nous n'avons pas: argent, puissance, logistique. Mais en ce moment, je ne sais pas combien de temps ça va durer, c'est notre temps: le temps des auteurs. Saisissons-le, et utilisons-le le temps que ça durera."