C'est la fin des éditeurs. Devenus de simples marchands, ils n'ont plus notre confiance et la technologie nous en dispense. Ce tableau de Tiepolo fils invite à leur tourner le dos. Grouillot de son célèbre père pendant des années pour brosser des tableaux académiques sans âme, Giandomenico Tiepolo a pris sa mesure après la mort du père, osant des fresques "impubliables" à son époque. A l'imposteur succèda un vrai artiste.

jeudi 1 octobre 2015

Un livre, ça sert à quoi au juste ?


Grande nouvelle, la FNAC va racheter Darty !

Elle est loin la petite FNAC de Max Théret et André Essel qui, il y a cinquante ans, prétendait mettre les produits culturels à la portée de tous. Pour moi, qui ne suis plus tout jeune, la FNAC a longtemps été auréolée par cette image initiale de gauche, de "culture pour tous". J'avais ma carte d'adhérent, chaque année renouvelée (automatiquement, jusqu'à ce que je dise : ça suffit !)

La boutique de livres s'était ouverte, très tôt, à la culture musicale, ce qui n'avait rien de choquant. Aujourd'hui, la FNAC "agitateur culturel" mélange aux livres et aux disques des aspirateurs, des frigos, des gazinières, des lave-linge, des machines à laver la vaisselle, des grille-pain. Où s'arrête la "culture" au juste ?

De mon temps... Merde ! Je suis vieux... Les jeunes vont acheter leur frigo à la FNAC sans se poser de questions – et sans s'intéresser au rayon "Livres" qui est tout au fond, derrière les machines à laver.

Les conglomérats qu'on montre du doigt, marchands d'armes vendant des livres, comme Lagardère-Hachette, vont de pair aujourd'hui avec des marchands de livres qui vendent tout et n'importe quoi – pourvu qu'on ait l'ivresse des "marges bénéficiaires".