C'est la fin des éditeurs. Devenus de simples marchands, ils n'ont plus notre confiance et la technologie nous en dispense. Ce tableau de Tiepolo fils invite à leur tourner le dos. Grouillot de son célèbre père pendant des années pour brosser des tableaux académiques sans âme, Giandomenico Tiepolo a pris sa mesure après la mort du père, osant des fresques "impubliables" à son époque. A l'imposteur succèda un vrai artiste.

lundi 16 décembre 2013

Éditeurs, vos papiers !

Qu'est-ce qui légitime le pouvoir de l'éditeur? D'où son jugement tire-t-il la valeur que le grand public lui attribue sans sourciller? Auto-édité, vous serez méprisé. Publié chez Gallimard, vous serez honoré. Pourtant Gallimard, aujourd'hui, ce n'est qu'Antoine, le fils de. Qui publie ce corniaud d'Alexandre Jardin. Qui n'hésite pas à défigurer la Collection Blanche avec "Comme un roman" de Pennac, lequel n'a rien d'un roman et accumule les banalités sur la pédagogie de la lecture pour séduire le corps professoral.
Faut-il rappeler que Le Seuil, derrière ses grands airs et aujourd'hui propriété d'un affairiste, s'est fait avec "Le petit monde de Don Camillo", roman sans aucun intérêt littéraire?
     Tu envoies ton manuscrit à Gallimard, il te dit OK : tu sautes de joie, tu as du mal à t'endormir le soir. Idem si c'est Le Seuil. Ou Grasset. Denoël. Actes Sud. Tu n'en reviens pas : ils ont dit oui ! Qui c'est "ils" ? D'où viennent-ils ? Vulgairement : d'où pètent-ils, pour juger ce que j'ai mis l'année à écrire ? Quand ils disent oui, on ne se pose pas la question. On dit : merci, merci. On est acheté, en quelque sorte. On se la boucle. On risque, un jour ou l'autre, en cas de succès commercial, de se prendre pour quelqu'un.
     S'ils disent non, on leur casse du sucre sur le dos, mais on n'est pas pris au sérieux, notre propos passe pour du ressentiment (il est possible que des lecteurs de ce blog me classent dans cette catégorie). C'est comme la psychanalyse. Quiconque conteste la psychanalyse est un cas psychanalytique. Conclusion: la question de la légitimité de l'éditeur ne se pose jamais. La notoriété suffit à crédibiliser le label. C'est comme les produits marqués "VU À LA TÉLÉ". La publicité se sert de la publicité comme critère de qualité! Les commerçants ne reculent devant rien. Ils prennent les gens pour des cons. Le pire, c'est que ça marche.