C'est la fin des éditeurs. Devenus de simples marchands, ils n'ont plus notre confiance et la technologie nous en dispense. Ce tableau de Tiepolo fils invite à leur tourner le dos. Grouillot de son célèbre père pendant des années pour brosser des tableaux académiques sans âme, Giandomenico Tiepolo a pris sa mesure après la mort du père, osant des fresques "impubliables" à son époque. A l'imposteur succèda un vrai artiste.

mardi 3 décembre 2013

La 3ème révolution du livre

Le livre a connu deux révolutions. La première avec l’invention des caractères mobiles, au XVe siècle. Son évolution sera peu sensible jusqu’au milieu du siècle des Encyclopédistes, qui voit le triplement du nombre de titres et de tirages. Mais au XIXe, la production en volumes est multipliée par 20, en vertu de l’accrois-sement de la population (10 millions en un siècle), et, surtout, des progrès de l’alphabétisation, objet d’une volonté politique dont les Lois Jules Ferry seront le couronnement en 1882. Le livre est alors entré dans l’ère de la consommation de masse et, vers 1850, grâce à la mécanisation de la papeterie, de l’imprimerie et de la reliure, dans l’ère de la fabrication industrielle. Ce fut la deuxième révolution.

La troisième est pour demain. « Les mutations de notre présent bouleversent tout à la fois les supports de l’écriture, la technique de sa reproduction et de sa dissémination, et les façons de lire. Une telle simultanéité est inédite dans l’histoire de l’humanité. » Ainsi s’exprime l’historien du livre Roger Chartier, dans son discours inaugural au Collège de France , titré « L’écrit et l’écran, une révolution en marche ». Elle va mettre sens dessus dessous la chaîne du livre.